Sommaire
L’économie circulaire vise à produire de manière durable en limitant la consommation de ressources et la production de déchets.
Elle remplace le modèle linéaire « extraire, fabriquer, consommer, jeter » par un système circulaire. Cette approche préserve l’environnement, la santé et favorise le développement économique local. Elle crée des emplois durables et non délocalisables. Elle repose sur une gestion optimisée des ressources. Cette vision des échanges vise à limiter le gaspillage et à favoriser le recyclage. On peut distinguer trois domaines d’action : l’offre, la demande et la gestion des déchets.
Domaine de l’offre
Approvisionnement durable
Les entreprises doivent préférer les ressources renouvelables et recyclées. Elles doivent également limiter les rejets d’exploitation. Par exemple, les circuits courts mettent en relation les producteurs locaux et les restaurants collectifs.
Éco-conception
L’éco-conception prend en compte l’impact environnemental d’un produit tout au long de son cycle de vie. L’objectif est de réduire la consommation de matières et d’énergie. Le Fairphone, un smartphone modulaire conçu pour être facilement réparable et fabriqué avec des matériaux recyclés et issus du commerce équitable. Il prolonge la durée de vie des appareils et limite les déchets électroniques.
Écologie industrielle et territoriale
Les entreprises partagent leurs ressources et mutualisent leurs besoins. Une entreprise peut utiliser les déchets d’une autre comme matière première. La vapeur d’une centrale électrique alimente une usine voisine, les déchets de production servent de matières premières à d’autres industries, et l’eau est recyclée entre les différents acteurs. Ce modèle réduit les déchets, optimise l’utilisation des ressources et diminue l’impact environnemental.
Économie de la fonctionnalité
Ce modèle favorise l’usage plutôt que la possession. Au lieu d’acheter une voiture, on la loue au kilomètre. Même chose pour le bricolage, le jardinage …
Domaine de la demande
Consommation responsable
Les consommateurs doivent privilégier des produits respectueux de l’environnement. L’affichage environnemental aide à faire des choix éclairés. Par exemple, les étiquettes énergétiques permettent de comparer l’efficacité des appareils électroménagers.
Allongement de la durée d’usage
Il est préférable de réparer, vendre ou donner un produit plutôt que de le jeter. Les recycleries et les plateformes de seconde main favorisent ce mode de consommation. Le remanufacturing permet d’intégrer des pièces détachées dans la fabrication de nouveaux produits.
Gestion des déchets
Le recyclage transforme les déchets en nouvelles matières premières. Dans le secteur du BTP, la loi impose de valoriser 70 % des déchets. L’upcycling consiste à réutiliser des matériaux pour créer de nouveaux produits. Un exemple d’upcycling est la marque Reversible, qui transforme des bâches publicitaires usagées en sacs, pochettes et accessoires de mode. Au lieu de jeter ces matériaux, l’upcycling leur donne une seconde vie avec une valeur ajoutée.
La loi anti-gaspillage
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, promulguée le 10 février 2020, est un exemple d’application de l’économie circulaire. Elle fixe cinq axes : sortir du plastique jetable, mieux informer les consommateurs, lutter contre le gaspillage, agir contre l’obsolescence programmée et mieux produire. L’objectif est de réduire les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat.
En septembre 2021, une stratégie nationale a été lancée pour accélérer le recyclage des plastiques, composites, textiles, métaux stratégiques et papiers-cartons. Cette stratégie s’inscrit dans le plan France Relance et le Programme d’investissements d’avenir.
Les limites
Malgré cet engouement pour l’idée d’une économie circulaire, sa mise en action est souvent contestée et non sans conséquences fâcheuses. Le fameux PIB repose sur la production et la vente de biens neufs, pas sur de l’occasion. Le marché de la seconde main repose sur un simple transfert de propriété. Il ne crée pas directement de valeur ajoutée, sauf pour les services de revente. Favoriser l’occasion réduit la production neuve et limite la croissance du PIB. L’idée d’une décroissance, d’une sobriété indolore est une illusion économique.
L’économie circulaire repose aussi sur l’industrie du recyclage, gourmande en énergie et en technologies. Recyclage, tri et transformation des matériaux nécessitent des investissements en robotique et numérique. Ces activités génèrent aussi des émissions.
La réduction de l’obsolescence ne signifie pas fin de la consommation, mais bien souvent une réorientation économique. Des prix plus bas à qualité supérieure libèrent du pouvoir d’achat. Cet effet rebond favorise de nouvelles dépenses et génère de la croissance. Les entreprises s’adaptent en montant en gamme ou en accélérant le renouvellement des produits pour maintenir leurs marges. Le marketing stimule la demande, notamment pour les marques et le luxe. D’autres métiers émergent : réparation, reconditionnement, authentification.
Récupérée par le système capitaliste, l’économie circulaire devient parfois un business au bilan carbone incertain.
L’économie circulaire offre donc une réponse efficace et durable aux préoccupations majeures de chaque citoyen : pouvoir d’achat, emplois locaux, souveraineté économique et environnement. Elle permet enfin de découpler la création de richesses de la prédation des ressources naturelles. Elle n’est pour autant pas si parfaite que cela dans un monde capitaliste totalement imparfait quant à lui…