Début mars, de violents incendies ont ravagé la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes alors que nous étions toujours en hiver. En quelques jours, plus de 300 hectares sont partis en fumée sur les communes de Fontan, Breil-sur-Roya et Sospel.
Ces feux, qui n’ont fait aucune victime mais ont détruit deux habitations, ont mobilisé plus de 150 pompiers, appuyés par des moyens aériens. Face à la simultanéité des départs de feu, les autorités privilégient la piste criminelle. Une enquête est en cours pour identifier les responsables.
Une hypothèse criminelle privilégiée
Les incendies ont frappé plusieurs secteurs à moins de dix kilomètres les uns des autres. À Breil-sur-Roya dans l’arrière pays de Menton, 200 hectares ont brûlé. Les maires des communes concernées et les pompiers s’accordent sur l’hypothèse criminelle. En effet, trois feux ont commencé en même temps et la probabilité du hasartd est infime. Une plainte contre X a été déposée pour mise en danger des personnes.
Un contexte climatique anormal
Que ces feux soient d’origine criminelle ou non, leur ampleur en plein hiver reste inquiétant. En mars, les forêts ne devraient pas être aussi sèches. Pourtant, la vallée de la Roya présente des conditions de sécheresse dignes d’un mois d’été. L’hiver 2024-2025 a été marqué par un déficit de précipitations et des températures anormalement douces. La baisse des précipitations avoisinne les 85% par rapport à une année « normale ». Cet assèchement précoce des sols illustre les effets du changement climatique, qui multiplie les risques d’incendie tout au long de l’année. Le pourtour méditerranéen est particulièrement touché.
La vallée de la Roya n’avait jamais connu de feux aussi destructeurs à cette période. Cet événement montre à quel point le dérèglement climatique bouleverse les cycles naturels. Des hivers plus secs et plus chauds augmentent le risque d’incendies, même loin de l’été. Ces flammes hivernales pourraient bien devenir la norme dans les années à venir.
Déjà les 2 et 3 octobre 2020, la tempête Alex dévastait les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya dans les Alpes-Maritimes. Les crues torrentielles faisaient dix morts, huit disparus et laissaient l’arrière-pays niçois exsangue. Depuis, reconstruction et culture du risque progressent sur le terrain. Cependant ce nouvel incendie rappelle la vulnérabilité de ces territoires face aux phénomènes climatiques extrêmes.