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La transition énergétique et écologique nécessite des investissements massifs et, en France notamment, l’État, les banques, les entreprises et les citoyens sont dans l’obligation de la financer.
Pour réussir, le pays doit mobiliser plus largement les financements privés. Plusieurs outils existent déjà pour structurer ce financement. Mais, on le constate, les priorités au niveau budgétaires sont en train de changer. Malheureusement pas dans le sens de l’écologie et d’une potentielle transition énergétique qui permettrait de lutter contre le dérèglement climatique.
Investissements nécessaires
Selon un rapport de la Direction générale du Trésor, la France devra investir 110 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2030. Ces sommes permettront d’atteindre les objectifs climatiques fixés. L’État investit déjà, mais cela ne suffira pas. Le secteur privé doit aussi s’engager davantage.
Les secteurs prioritaires sont le transport (premier émetteur de GES en France), l’énergie (développement des énergies décarbonées et électrification massive). On ajoutera l’eau et l’assainissement (enjeux sanitaires et environnementaux) et la rénovation des bâtiments publics avec près de 400 millions de mètres carrés à rénover. Rien que cela !
Des investissements à mobiliser
Pour y parvenir, l’Etat propose différentes solutions fiscales à destinations de la population. La promotion de ces solutions auprès du grand public est pourtant bien insuffisante et les résultats parfois loin d’être satisfaisants !
Les obligations vertes : un outil stratégique
Depuis 2017, la France émet des obligations vertes souveraines. Ces titres financiers permettent de financer des projets favorables à l’environnement. Les fonds levés par les OAT vertes soutiennent des projets visant à soutenir la lutte contre le dérèglement climatique, la biodiversité et la dépollution. Un comité interministériel identifie ces dépenses chaque année et font l’objet de rapports annuels détaillant leur allocation et leur impact environnemental.
On considère l’initiative des OAT vertes françaises comme une réussite :la demande est élevée et on a constaté une sursouscription, indiquant un fort appétit des investisseurs pour ces instruments. En étant le premier État à émettre une obligation verte de référence, la France a joué un rôle pionnier, inspirant d’autres pays à suivre son exemple.
L’épargne des Français au service du climat
Les livrets réglementés (Livret A, LEP) participent déjà au financement vert. Fin 2023, leur encours atteignait plus de 600 milliards d’euros. Environ 10 % de cette somme finance des projets écologiques. L’État souhaite augmenter cette part dans les années à venir. Enfin, c’est ce qui était prévu mais comme l’écologie n’est plus une priorité …
Renforcer le label ISR pour orienter l’investissement
Le label ISR permet aux épargnants d’investir selon des critères durables. L’Investissement Socialement Responsable ou ISR cherche à allier rentabilité économique et impact positif sur la société et l’environnement, en soutenant financièrement les entreprises engagées dans une démarche de développement durable, quel que soit leur secteur d’activité. À partir de mars 2024, les fonds ISR excluent les entreprises liées au charbon ou aux hydrocarbures. Le label impose des plans de transition progressifs. Il vise un alignement strict avec l’Accord de Paris.
Créer de nouveaux produits d’épargne pour la jeunesse
La loi Industrie verte crée le Plan d’épargne avenir climat ou PEAC. Ce produit concerne les mineurs. Le PEAC est un plan d’épargne qui se distingue des livrets d’épargne réglementés tels que le Livret A ou le LDDS, lesquels offrent un taux de rémunération fixe défini par les pouvoirs publics. À l’inverse, le PEAC se rapproche davantage du Plan d’Épargne en Actions ou du Plan d’Épargne Retraite, en permettant aux épargnants d’investir leur capital sur une diversité de supports financiers.
Contrairement aux livrets réglementés, le capital investi dans un PEAC n’est pas garanti, car il dépend des variations des marchés financiers. On clôture le PAEC automatiquement lorsque le titulaire atteint l’âge de 30 ans. Lors de son ouverture, une date de liquidation prévisionnelle est indiquée, avec la possibilité de la modifier à tout moment, tant qu’elle n’excède pas le 30e anniversaire du titulaire. Les fonds placés dans un PEAC sont exclusivement destinés à soutenir la « transition écologique ».
Il permet aux jeunes de contribuer activement à la décarbonation de l’économie. Visiblement, ce produit d’épargne à destination des jeunes est un échec cuisant. Cela dit, encore faudrait-il en assurer la promotion pour espérer un quelconque succès. Encore de l’affichage.
Financer la transition énergétique et écologique repose sur un effort collectif. L’État propose des solutions pour permettre au grand public de soutenir ces efforts. Les banques, les entreprises et les citoyens doivent participer. Pour autant, est-ce efficace ? Certainement pas puisque la promotion auprès du grand public n’est que peu assurée et les résultats sont dans l’ensemble décevants.