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Malgré le vote du Sénat, le gouvernement ne devrait pas supprimer l’Agence Bio …
Le 17 janvier, le Sénat a voté en faveur de la suppression des crédits alloués à l’Agence Bio (2,9 millions d’euros), estimant que ses missions pourraient être réintégrées au sein du ministère de l’Agriculture.
C’était avant l’adoption du budget en ce début d’année 2025. Depuis, la ministre de l’agriculture a déclaré que « Le gouvernement ne supprime pas l’Agence bio. ».
L’Agence Bio: c’est quoi?
Le gouvernement a créé l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique en 2001. C’est la plateforme nationale dédiée à l’information, à la structuration et à la valorisation de l’agriculture biologique en France. L’objectif était d’atteindre 18% de la production en 2027. Cependant, nous en sommes loin puisque la filière représente péniblement moins de 10% de la production totale en France.
L’Agence a 3 missions principales:
- Informer
- Sensibiliser les citoyens au label bio pour les aider à faire des choix éclairés.
- Promouvoir l’agriculture biologique auprès des élus, professionnels, médias et institutions.
- Expliquer les garanties du label, ses bénéfices et comment adopter une alimentation bio accessible à tous.
- Diffuser ces messages via des campagnes médias, la presse, des événements et les réseaux sociaux.
- Analyser
- Collecter et exploiter les données sur les surfaces agricoles et les exploitations bio.
- Étudier les tendances du marché et les débouchés des produits biologiques.
- Partager ces analyses pour enrichir la connaissance du secteur.
- Financer
- Gérer le Fonds Avenir BIO, confié par l’État depuis 2008, pour structurer des filières bio durables.
- Soutenir des projets collectifs prometteurs grâce à un réseau de financeurs publics (régions, agences de l’eau…) et privés (banques, crowdfunding, fonds d’investissement…).
Se rajoutent 2 missions historiques avec le suivi des opérateurs bio et la gestion, la promotion de la marque AB.
Une réorganisation nécessaire?
Les objectifs sont loin d’être atteints alors sans doute que des évolutions sont nécessaires. La ministre souligne la prolifération des organismes impliqués dans le bio, souvent financés par l’État et aux missions parfois redondantes. Elle s’interroge sur leur efficacité, estimant qu’il était légitime d’évaluer leur pertinence dans un contexte où le secteur a besoin de booster son développement.
La filière se mobilise d’autant que cette même ministre ne s’était pas montrée hostile à cette mesure proposée par la droite au Sénat et avait même jugé pertinente cette proposition.
Alors oui, l’État français n’a pas le choix, il faut faire des économies. Peut-être faut-il réorganiser la filière. Pour autant, l’ensemble des messages envoyés depuis quelque temps sont plus qu’inquiétants et la protection de l’environnement semble être perçue comme secondaire par nos politiques.